Reportage
La rédaction de C+ accessoires s’est rendue au Micam, le plus grand salon mondial de la chaussure, qui s’est tenu à Milan du 17 au 20 septembre 2017.
Parce que les points de vente sont de plus en plus nombreux à se diversifier et à jouer la carte du « concept store », la rédaction de C+ accessoires a décidé de visiter le Micam. Plus de 47 000 visiteurs ont arpenté ses quatre immenses halls, dont deux sont consacrés au luxe : le grand village Fashion Square, autour duquel les grandes marques du secteur telles que Jimmy Choo, Salvatore Ferragamo ou encore Moschino présentent leurs nouveautés de façon créative, ou encore l’espace dédié aux conférences et aux défilés. Retour en images sur la 84e édition.
Reportage (textes et photos) réalisé par Marianne Dorell
Vu dans les allées
Comme si vous y étiez
Inauguration du salon par le président du conseil italien, Paolo Gentiloni.
Les prestigieuses marques du secteur présentent leurs nouveautés autour du Fashion Square, situé dans le pavillon 1.
Coup de cœur pour la collection été de Salvatore Ferragamo, avec ces foulards qui font partie intégrante des modèles.
Les iconiques mules de Gucci, en version fourrées.
Chez Moschino, la danseuse enfile directement ses talons sur ses chaussons pour sortir.
Le Fashion Square, vu de haut grâce à un immense miroir, fait le bonheur des Instagrammeurs.
Le Hall 2 réunissait des marques sous la thématique « Contemporary ».
Au Micam Square, des conférences sur les tendances (modèles, matériaux, marketing, etc.) alternaient avec des défilés.
Des chaussures en… sushi
Dans le Hall 7, on pouvait admirer le chef et artiste, Yujia Hu, réaliser de merveilleux sushis… en forme de baskets, d’escarpins ou de mocassins !
Vous pouvez retrouver toutes ses créations sur son compte Instagram très suivi @theonigiriart
Une offre sacs complémentaire aux chaussures
Aux côtés des chaussures, de nombreuses marques exposaient leurs collections de sacs. Zoom sur neuf d’entre elles, dont l’offre nous a semblé adaptée à celle des boutiques d’accessoires de mode.
Anniel, marque italienne créée en 1976, s’est d’abord spécialisée dans la chaussure de gymnastique puis de danse. Aujourd’hui, elle fabrique des ballerines, mais aussi des sacs et pochettes assorties.
Kamoa, lancée en Allemagne en 2015, propose des chaussures et des sacs de plage, mais aussi des chapeaux et des écharpes. Pour l’hiver, la créatrice Karin Mollik propose aussi des chaussons et des bottes de pluie.
La Siesta, marque espagnole ensoleillée, l’admet volontiers : ses produits intéressent bien plus les concept stores et boutiques multimarques que les magasins de chaussures traditionnels. Au programme, des espadrilles, des cabas, des foulards. Olé !
Chez Lalu, marque italienne créée en 1975, chaque ligne de chaussures possède son sac à main coordonné. Pour les adeptes du total look !
Petite Jolie est, malgré les apparences, une marque brésilienne. Elle propose des modèles colorés et amusants de chaussures et de sacs en PVC.
Rosamunda, lancée en 1992 à Rimini, a d’abord lancé des lignes de bijoux artisanaux, avant d’élargir son offre aux vêtements, sacs, accessoires et chaussures, toujours rigoureusement Made In Italy.
Royal Republiq est une marque d’origine danoise, basée à Amsterdam. Depuis 2006, elle propose des sacs et des chaussures en cuir à une clientèle féminine ou masculine, urbaine, attirée par son design sobre dans l’air du temps.
Shellys London crée essentiellement des chaussures, mais aussi quelques modèles de mini-sacs assortis. Paillettes, talons seventies, imprimés léopard ou écossais… on reconnaît bien là l’esprit anglais et toute sa créativité.
Les tendances chaussures printemps-été 2018
Avec 797 exposants italiens et 644 internationaux, impossible, bien évidemment, de délivrer un compte rendu exhaustif de ce salon géant. Avec l’aide du bureau de tendances WGSN, nous avons repéré pour vous les quatre grandes tendances du secteur pour le printemps-été 2018, images à l’appui.
Cette saison plus que jamais, on se tourne vers le passé pour imaginer l’avenir, tout en réinventant les liens qui unissent l’homme et la nature. Les nouvelles technologies sont au centre de cette réflexion, qui met en lumière de nouveaux matériaux et tissus. Une attention particulière est accordée aux détails, qui viendront signer un style à la fois confortable et sophistiqué. Le voyage joue un rôle majeur, en inspirant des looks hybrides : très éclectiques, ils sont contaminés par des influences tropicales issues de diverses cultures pour un style glamour de jour comme de nuit.
Slow Futures : quand les basiques se font luxueux
Cette tendance, aux tons tendres (sable rose, vert d’eau) mâtinés de couleurs plus sombres inspirées par la nature (rouille, ocre, vert marbré, oxyde rouge) est parfaite pour une transition en douceur vers le printemps. Des modèles basiques deviennent luxueux grâce à leur design et leurs matières sophistiqués.
Kinship : le folklore métissé
« Kinship » naît de l’interaction entre différentes cultures et du mélange d’influences locales et mondiales. Rien de mièvre dans ces looks romantiques qui font la part belle à l’artisanat, aux embellissements divers et variés, aux matériaux provenant des quatre coins du monde. Cette tendance, qui mixe motifs traditionnels avec dessins géométriques, met à l’honneur des coloris chauds : pour les hommes — violet et bleu mer et tous les jaunes — rouge corail et indigo pour les femmes.
Psychotropical : l’exotisme futuriste
Pour l’été et le plein été, des coloris intenses alliés à des impressions tropicales hyperréalistes transforment des chaussures confortables en accessoires glamour, à porter de la plage jusqu’au bar… Plein phare sur les matériaux composites, recyclés et les couleurs contrastées : du vert jungle à l’orange vif, voire électrique, en passant par le rose vif ou le bleu. Cette tendance invite à plonger dans un monde virtuel dans lequel les frontières entre l’homme et la nature deviennent floues.
Youth Tonic : retour sur les années 90
Ce courant plonge dans le passé pour faire de nouvelles propositions. Ici un passé proche, puisqu’il s’agit d’un style arboré dans les Clubs pendant les années 90, signifiant que la jeunesse est avant tout un état d’esprit. L’originalité de cette tendance réside dans son souffle transgenre et sa volonté de réinventer les classiques avec de nouvelles formes contemporaines. Les tonalités sont éclectiques et énergiques : du lilas électrique au vert cendre tandis que les tons « dark fetish » s’éclaircissent pour devenir plus lumineux (orange, bleu gris, jaune artificiel).
Bilan
Pour la deuxième année consécutive, les grandes maisons — telles que Fendi, Salvatore Ferragamo, Gucci, Prada et Tod’s — sont venues soutenir le secteur en exposant leur dernière collection lors de la 84e édition du MICAM. Cette année Giorgio Armani, Jimmy Choo, Dolce & Gabbana, Sergio Rossi et Ermenegildo Zegna se sont joints à eux au sein du prestigieux Fashion Square du salon.
Parallèlement, la présidente de Assocalzaturifici, l’association des chausseurs italiens, Annarita Pilotti, s’est félicitée d’avoir réussi, pour la première fois, à faire coïncider le jour de la fermeture du Micam avec le lancement de la fashion week milanaise.
Avec 19 300 visiteurs nationaux, plus de 27 800 étrangers, une fréquentation en hausse (+ 5,6 % versus septembre 2016), cette session du Micam affirme son dynamisme.
Les initiatives politiques mises en place n’étant certainement pas étrangères à ce résultat, elles pourraient peut-être inspirer d’autres acteurs de l’autre côté des Alpes ?
Prochaine édition du 11 au 14 février 2018.