Les chaussures portugaises durables visent la France
Apiccaps, association portugaise des composants de chaussures et de maroquinerie, chiffre les relations commerciales qui unissent le Portugal et la France et présente ses dernières innovations, réalisées dans un souci d’écoresponsabilité.
Par Florence Julienne
Aujourd’hui, le Portugal exporte plus de 95% de sa production vers 170 pays des cinq continents. Dans ce contexte, la France est historiquement un marché très important pour l’industrie portugaise de la chaussure. Après avoir été première, elle est actuellement classée deuxième. La volonté d’Apicaps est de réunir les conditions nécessaires au renforcement de la position du Portugal en France.
Grâce à l’aide de l’Union Européenne, le pays investit 140 millions d’euros pour moderniser ses entreprises : 60 millions dans la robotique et l’automatisation, 80 millions dans la durabilité. Le but ? Produire des chaussures à des prix équitables pour soutenir 40 000 employés qualifiés qui travaillent dans le secteur de la chaussure.
« Chaque année, plus de 22 milliards de paires de chaussures sont produites dans le monde, déclare Paulo Gonçalves, responsable marketing d’Apiccaps, dans le communiqué. L’Asie représente 88 % de la production. Un seul pays, la Chine, est responsable de près de 60 % de la production mondiale. Nous pensons qu’il y a une place sur le marché pour une petite entreprise comme le Portugal ».
Pour que le Portugal soit la référence en matière de développement de solutions durables, Apiccaps s’engage dans : l’optimisation des processus, le développement de nouveaux matériaux, l’efficacité énergétique, l’économie d’eau et la traçabilité des matières premières.
À ce propos, l’utilisation de certains matériaux a retenu l’attention de la rédaction de C+ accessoires.
Liège, coquilles de noix, filets de pêche usagés, feuilles, chanvre… Des alternatives pour réaliser des semelles en biomatériaux
L’utilisation du liège, une spécificité du pays, remonte à des milliers d’années. Selon Apiccaps, les Romains portaient des sandales en liège en raison de leur confort. C’est un matériau naturel, polyvalent et durable, qui présente de nombreuses caractéristiques : renouvelable, recyclable, réutilisable et biodégradable. En outre, il est léger, élastique, compressible, résilient, imperméable et résistant aux rayures.
Feuilles, chanvre, liège, petites brindilles de bois, coquilles de noix… Ce ne sont là que quelques-uns des matériaux qui peuvent être incorporés, et donc recyclés, dans les semelles des chaussures. Les biomatériaux sont, comme leur nom l’indique, d’origine biologique. Beaucoup n’ont jamais été exploités dans le cadre d’applications industrielles. Or, la nature en regorge. L’inclusion de ces biomatériaux ou résidus permet de remplacer certains produits conventionnels utilisant des substances animales ou des combustibles fossiles.
Le Portugal bénéficiant d’une tradition de pêcheurs, les vieux filets de pêche peuvent également être recyclés.
Les chaussures biodégradables n’utilisent ni métal, ni plastique, ni produits chimiques dangereux. L’objectif est de proposer une paire de chaussures qui, après une longue durée de vie, peut retourner à la terre sans causer de dommages ou de pollution.