Reprise par Renaissance Industries
Cet investisseur entrepreneurial, tel qu’il se définit, spécialisé dans le sauvetage d’entreprises françaises en difficulté, vient d’acquérir le maroquinier français et nomme Stéphane Collaert à la direction générale.
Confortée par la reprise économique amorcée par GL Groupe racheté en avril 2014 (voir C+ Septembre 2014), la société Renaissance Industries mise maintenant sur la Maison Texier, labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » et placée en redressement judiciaire en juillet 2014. « En tant que fidèle client de la maroquinerie Texier, je sais qu’il s’agit d’une fabrication française de produits de qualité. Nous sommes devant le cas typique d’une entreprise familiale qui a une bonne capacité de rebond », argumente Eric Lefranc, l’un des 4 dirigeants investisseurs de Renaissance Industries. Certes, tous les emplois ne sont pas sauvegardés (83 personnes contre 149)… « A ce jour, l’effectif n’est plus adapté », nous confie Stéphane Collaert, nouveau directeur général de Texier et directeur export du pôle « Beauté et Accessoires » du groupe Renaissance, qui a opté pour une prise de participation capitalistique. « Mais je suis confiant. Si nous savons préserver la fabrication française, nous saurons revenir à des effectifs plus importants ». L’entreprise Collaert L’Aiglon, dont j’ai assumé la direction générale, a traversé une situation analogue il y a 5 ans ». « Je désire également ouvrir l’outil de production Texier à la sous-traitance » ajoute celui qui est encore, jusqu’en mai 2015, directeur général (voir C+ Janvier 2015) de Lamarthe.
Quels sont les axes de développement annoncés par Eric Lefranc et Stéphane Collaert ?
La priorité est donnée au changement de direction artistique et à la relance des lignes business hommes et femmes, qui ont fait le succès de la marque Texier et son ADN. Il est aussi question de conserver la fabrication française, en utilisant toujours de belles matières, comme les cuirs italiens. Le style des modèles restera « simple, pratique et élégant ». Enfin, le positionnement prix de la marque sera premium (350 € prix public pour un sac). La stratégie en termes de distribution vise à reconquérir le réseau maroquinier, qui « n’aurait pas adhéré à la montée en gamme orchestrée par Jean-Luc Texier » (voir C+ Novembre 2013). « Concernant nos 7 boutiques en nom propre sur la France, nous allons ordonner un audit pour vérifier leur rentabilité », explique Stéphane Collaert. Pour stimuler et faciliter l’export, une structure mutuelle et transversale à GL Groupe et Texier sera créée pour la communication et la commercialisation.
Renaissance Industries affirme ainsi sa volonté de constituer un pôle inédit axé « Beauté et Accessoires, regroupant des PME françaises disposant d’un savoir-faire exceptionnel ainsi qu’une qualité de fabrication Made in France sur les marchés du bijou, de la maroquinerie, du parfum et du bien-être ».
Signe des temps, concentration et synergie, approche transversale des secteurs d’activités, une évolution inéluctable toujours défendue et soulignée par C+ accessoires au fil de ses pages : entretien avec le groupe TWC-L’Amy (voir C+ Juillet 2012), présentant son portefeuille de marques sous licences (lunettes, bijoux, montres et maroquinerie) ; enquête terrain auprès des boutiques de bijouterie fantaisie qui étendent leur offre vers la maroquinerie (voir C+ Janvier 2015). …
Nous développerons cette actualité dans notre édition consacrée au secteur de la maroquinerie, à paraître en juin.