Déconfinement. Le monde d’après
C+ accessoires s’est tourné vers les commerçants qui vendent des bijoux, montres, sacs, valises, chaussures, foulards… pour faire un état des lieux. Comment gèrent-ils le déconfinement ? Et qu’imaginent-ils du « monde d’après » ?
Par Florence Julienne
Avant de vous inviter à lire les témoignages des bijoutiers, maroquiniers, chausseurs et responsables de concept stores… il convient de dire que la situation évolue en permanence : tant sur les conditions de déconfinement, en fonction des préfectures, de la taille des surfaces de vente (centres commerciaux de plus de 40 000 m2 et grands magasins du boulevard Haussmann ne sont pas autorisés à rouvrir à l’heure où nous rédigeons), que sur les aides, les dates des salons, les mutations socio/professionnelles… Difficile donc, pour ces professionnels de l’accessoire de mode, de fixer un cap et s’y maintenir.
D’un point de vue économique, les revendeurs sont plutôt pessimistes. Tous s’inquiètent quant à la reprise des affaires : le marché redeviendra-t-il « comme avant » ? Tous saluent le chômage partiel comme étant LA solution pour leurs employés. Malgré les offres promotionnelles sur le Web, ils reconnaissent, qu’à leur niveau, ces ventes ne suffisent absolument pas à combler le vide laissé par la fermeture des enseignes physiques. Les commandes de l’hiver 2020 ont souvent été amputées. Celles de l’été 2021 le seront-elles ? Aucun ne veut de stocks qui immobilisent la trésorerie. Si les uns se mettent à solder, les autres suivront.
Au cœur de la tourmente, la relation avec le client prend tout son sens car elle est LA raison d’être des détaillants. Livraison à domicile, animation sur les réseaux sociaux, mesures de protection pour la réouverture… Tout est fait pour le satisfaire et évoluer avec lui. A ce jeu, le multimarque compte sur le (fameux) partenariat fournisseurs/revendeurs, pour être achalandé, en fonction de ses besoins.
Pour le monde d’après, entre trauma et conformité à des règles sanitaires contraignantes, certains rêvent d’une prise de conscience. Celle que le commerce est affaire de lien social et qu’il faut le préserver : moins d’attraction par le prix, plus d’humain dans les échanges, une remise en question d’une mondialisation qui nous a fragilisés lors de cette pandémie et beaucoup de points d’interrogation sur la percée du digital dans notre quotidien. Il y a fort à parier que le monde ne changera pas du tout au tout après 54 jours de confinement. Cela nous laisse un peu de temps pour réfléchir… Pour connaître les futures tendances de mode et de consommation, il faudra sans doute attendre la prochaine saison. Comme d’habitude ? Non, pire que d’habitude !