Fournisseurs

« Le meilleur soutien est venu des fournisseurs qui ont été, dans l’ensemble, très compréhensifs : prorogations d’échéances, diminutions de commandes sur le reste à livrer de l’été 2020. Pour pouvoir honorer les factures, nous avons opté pour un discours honnête afin d’anticiper une réduction de l’automne hiver 2021. Beaucoup ne sont pas encore en mesure de nous renseigner sur leurs propres annulations. Je trouve inopportun de leur dire « je vous supprime telles ou telles séries », si elles peuvent être maintenues en production. Il a été relativement facile de retirer des références chaussures car leur fabrication est un peu plus tardive. L’objectif, tous secteurs confondus, est de réduire l’été 2020 de 15 à 20 % et l’hiver, de 30 %. La conséquence directe sera une baisse des achats printemps été 2021 car il faudra tenir compte de nos stocks. C’est toute la complexité d’un sourcing qui n’est pas en fast fashion. Quand on achète à l’avance, c’est parfois difficile de réduire la voilure. Nous sommes une filière, nous devons nous aider. Je pense que l’entraide va se poursuivre sur l’année. »

Internet

« Nous avons ouvert un site marchand à l’automne 2019. On ne peut pas toucher les cyberacheteurs car ils sont habitués à fréquenter leurs propres réseaux. 90 % des connexions proviennent de nos clients. Beaucoup attendent que nous rouvrions. Nous n’avons pas fait de livraison à domicile car notre clientèle est essentiellement composée de vacanciers ou possède une résidence secondaire. Certains ont choisi des produits en vitrine et viendront les chercher au déconfinement. 20 % des ventes, réalisées pendant le confinement, sont reversées à la Fondation de France. On était un peu mal à l’aise de gagner de l’argent sur le dos du confinement. Notre site est là pour rendre service, mais il ne correspond pas à notre axe de développement. C’est plus un outil de séduction. Notre métier, ce sont les boutiques. Nous aimons recevoir le produit, le présenter, l’expliquer… Internet c’est tout le contraire. »

DÉCONFINEMENT

Réouverture le 13 mai

« Nous allons rouvrir les deux boutiques de Sarzeau et d’Oray. Nous voulons éviter les mouvements de foule, s’il doit y en avoir. Je ne sais pas dans quel état d’esprit les équipes vont être psychologiquement, il y a énormément de gestes à réapprendre. Nous allons tous nous réunir pour communiquer les consignes et bonnes pratiques au quotidien. L’ouverture du Miramar est prévue mi juin. »

Mesures de protection

« Un protocole est mis en place par la Fédération Nationale de l’Habillement. En attendant, le port du masque pour les clients ne sera pas obligatoire mais recommandé. Je leur en fournirai. Nous allons travailler porte ouverte de façon à ce qu’il n’y ait pas de contact avec les poignées de porte. Il y aura un accueil personnel pour chacun donc le nombre de personnes sera limité, entre 3 et 5. Il y aura des solutions hydroalcooliques à la caisse, en réserve, en zone de cabines et de l’affichage sur les gestes barrières et la distanciation d’un mètre minimum. Je ne pourrais pas accepter une famille nombreuse. Le ménage sera fait deux fois par jour, le matin avant d’ouvrir et après la pause déjeuner. Il faut que notre clientèle se sente en extrême sécurité. Plus que jamais, nous insisterons sur notre rôle de conseil. »

Promotions & Soldes

« Je suis contre toutes promotions et pour le décalage des soldes après le 15 août. Le ministre de l’économie doit se décider très vite et un décret doit être pris pour interdire toutes remises avant les soldes. Si nous bradons, nous allons enregistrer des pertes d’exploitation terribles et on ne pourra pas tenir l’été prochain. Ce n’est pas la solution. Il vaut mieux réserver du stock de cet été pour l’été prochain et le vendre au prix normal. Je suis pour l’ancien système : des périodes de soldes deux fois par an avec des dates décalées. Cela peut réduire la surconsommation et la fabrication inutile de produits. »

Salons & showroom professionnels

« Je suivrai tout ce qui sera autorisé S’il y a de salons, j’irai. Des showrooms, j’irai. Je veux privilégier l’humain. Si je devais acheter sur catalogue, je souffrirais et ne suis pas sûr d’avoir envie de continuer longtemps comme ça. Je ne peux vivre la mode dans une solution digitale. »

LE MONDE D’APRÈS

« Aura-t-on les reins assez solides pour s’en sortir ? Les ventes vont-elles reprendre ? Ce virus va-t-il nous empêcher de vivre normalement pendant des mois ? J’aime à penser que les gens vont retrouver le goût du vrai et de la proximité. Certains ont souffert de ne pas voir leurs commerçants. Mais peut-être vont-ils s’individualiser et abîmer le commerce de proximité plus qu’il ne l’est déjà ? Il va falloir être inventif, imaginatif, séduisant dans notre communication, sur les réseaux sociaux, sur les solutions pour pouvoir acheter. Peut-être que le click and collect va se développer… »