Profession créateur
A l’heure où la valeur ajoutée d’un produit haut de gamme est marketing, quels sont les leviers d’action d’une marque créateur indépendante ?
Que dire de l’avenir commercial d’une marque confidentielle dont le sac coûte, en boutique, entre 1 000 et 3 000 € et les bracelets, en python, crocodile ou galuchat, autour de 200 € ? Que son avenir est à l’export ? C’est précisément la politique que suit Coralie Ansellem, d’origine marseillaise, qui a fait son apprentissage chez Lesage et Givenchy, avant de créer sa marque d’accessoires en 2013, à l’âge de 23 ans : « J’ai commencé par exposer au Who’s Next mais ce fut une erreur, car ce salon ne correspond pas à ma segmentation marché. Mes clients m’ont ensuite parlé de Tranoï. Les organisateurs, d’ordinaire très sévères, m’ont tout de suite sélectionnée. Depuis, je fais quatre salons par an : Tranoï Preview et Tranoï Bourse. Ma société se structure petit à petit. Un directeur commercial s’occupe désormais de la distribution, en privilégiant le développement à l’export. Côté produits, j’opère une montée en gamme avec l’apport d’alligator dans la maroquinerie (seulement sur commande), l’iguane, le petit requin et la fourrure (poney, lapin). Une collection à l’accent rock grâce aux zips plongés dans l’or, travaillée à la main dans mon atelier parisien ». Sa politique ne l’empêche pas d’avoir conquis des boutiques multimarques françaises connues telles Mercer by Edith (Paris) ou Pearl et l’Appart (Marseille). Avis aux bijoutiers et aux maroquiniers, tentés par l’esprit créateur, dont la vocation est d’insuffler un vent récréatif dans le paysage des accessoires de mode.