More is more !
Le salon du cuir et de la fourrure septembre 2014 a mis en avant des tendances automne-hiver 2015/2016 musclées, avec un forum de tendances riche et voluptueux.
Les verbes « enrichir, provoquer, innover, protéger, étonner, durer », déclinés par l’Agence Polyphème, ont donné le ton de la saison hivernale. Cette surexposition de peaux extraordinaires va de pair avec un marché luxe-haut de gamme qui se porte bien au niveau international. Dixit le bilan sur le choix des acheteurs, rédigé par Cuir à Paris (bientôt Première Vision Leather) : « Les saisons et les modes passent, mais les classiques demeurent. Concernant les bovins, leurs choix vont aux veaux souples pleine fleur (Tanneries Roux), taurillons gros grain ou nubucké (Rémy Carriat) – surtout en maroquinerie -, mais aussi le veau au toucher freinant (Tanneries Roux) ou crispé (Conceria Stella). Pour la mégisserie (petites peaux), les visiteurs apprécient les peaux lavables, stretch, l’agneau ou chèvre velours (Conceria Stefania) ou baby veau (Alric). Les tannages naturels semi aniline (couches de pigment légèrement opaque et de produit translucide qui permettent de masquer les défauts) ont la préférence des visiteurs. Les finitions mates gagnent du terrain ainsi que les fantaisies laminées (Hosbo, Eurofur, Pusipiel). Pour les peaux exotiques, le crocodile est indétrônable, il s’offre même quelques excentricités (métallisation, perforation, deux tons vifs …). Imité de près par le python qui peut être peint à la main pour arborer de nouvelles couleurs. La couleur la mieux vendue est le noir, mais les coloris naturels (beige, brun, taupe, marron) tendent à le supplanter. Également appréciés : les gris, bordeaux, jaune moutarde, vert forêt, mauve lavande ou orange paprika. Côté innovation, les tanneurs surveillent de près : la souplesse des peaux, les touchers (plus soyeux, plus gras…), les aspects vieillis ou lavés, les vernis, les crispés et les contre-collages ».
Tendances Cuirs Automne-Hiver 2015-16
Extravagance
Effet matières : cuirs brodés, moirés, chatoyants, décorés, veloutés, imprimés. Broderies, peintures à la main, patchs multi matières. Fourrures flamboyantes et ostentatoires.
Insolence ou trash luxe
Effet matières : les peaux costaudes, parfois huilées, souvent lavées, adoptent un look de looser dégingandé. Les fourrures sont trash, leurs poils dressés s’ébouriffent. Les matières sont maltraitées ; arrachées, effilochées, décomposées, creusées, usées, zébrées de couleurs insolites.
Flexibilité, mixité
Effet matières : juxtaposition des néoprènes et peaux extra fines, association des feutres et grains souples. Pliages et froissages sont prétextes à jeu de construction. Agglomérés luxueux, nouveaux composites. Textures denses et compactes, souples et caoutchouteuses.
Tendresse
Effet matières : maille et agneau plongé forment de douces carapaces, poils et plumes jouent l’édredon moelleux. Matelassés en multi couches. Peau de chamois, cerf lavé, feutre doucereux, poulain soyeux, trame élastique, fourrures enfantines, peaux lainées, peluches bouclées, lapins colorés. La géométrie rapetisse et inspire des minis dessins, des micros perforations, des plumetis invisibles. Texture : glaçage pâtisserie.
Mystère
(ou le fantasme d’un ailleurs)
Effet matières : comme issues des profondeurs sous-marines ou grattées sur l’écorce terrestre, luisantes, réfléchissantes, changeantes, aléatoires. Nacres ondoyantes, perles d’eau, écailles articulées. Texture : glauque, collants, gommeux. Surfaces gondolées, cabossées, imparfaitement émerisées.
Permanence
(ou le retour au classicisme)
Effet matières : sobriété des matières. Contraste entre les monochromes, ultra lisses, souvent très mats, les glaçages modérés et les subtils dégradés de couleur. Perforations et découpes laser en rythme irrégulier. Les box semblent cirés à la main, les grains poussière patinés à l’ancienne. Les écailles des exotiques se font discrètes.