La Samaritaine : une sélection d’accessoires de mode tendance luxe
Un grand magasin, une boutique multimarque et un concept store. Découvrez comment le nouveau concept mode de La Samaritaine travaille son offre de sacs, bijoux, chapeaux, chaussures…
Entretien avec Victoria Dartigues*, responsable des achats mode pour La Samaritaine.
À propos du nouveau concept La Samaritaine Paris
« Nous avons voulu restituer l’art de vivre à la française »
Comment est conçue La Samaritaine ?
La Samaritaine est un modèle hybride et s’appuie sur différents formats. Celui des grands magasins avec les marques incontournables, complétées d’espaces multimarques pour surprendre les clients avec des nouveautés à chaque saison. Enfin, le concept store rue de Rivoli, imaginé comme un terrain de jeu pour le visiteur. Tout y est décloisonné, l’expérience shopping est ponctuée de points de restauration et découvertes artistiques et culturelles.
La Samaritaine est-elle passée d’un magasin populaire où l’on trouve tout à un temple du luxe ?
Nous sommes le plus petit des grands magasins, et disposons d’espaces restreints en fonction des étages. Cette proximité crée une relation et des interactions entre les marques institutionnelles et celles plus confidentielles. Nous avons dû faire des choix, mais l’offre est très large entre les deux bâtiments avec une proposition plus orientée millénials et streetwear coté Rivoli.
À propos de la façon dont les acheteurs sélectionnent les accessoires de mode
« En maroquinerie, il y a un segment qui se développe entre 200 et 400 €. Une vraie envie d’autre chose que le It bag ».
Quelle est votre latitude d’achat par rapport à ceux effectués directement par DFS Hong Kong ?
La majorité des marques est gérée par notre équipe parisienne, mais nous travaillons main dans la main avec les équipes d’Hong Kong qui gèrent également une partie de l’offre présente dans le grand magasin et dans les différents points de vente de DFS dans le monde. Dans une démarche conjointe, nous achetons également quelques marques pour le continent asiatique et le magasin de Venise Fondaco Dei Tedeschi.
Quels sont vos critères de sélection ?
Depuis l’origine du projet, nous ciblons une clientèle internationale, mais nous n’avons jamais oublié la cible locale. Comme dans tous les grands magasins, les maisons de luxe sont présentes. Cependant, notre rôle d’acheteur est de nourrir chaque saison nos espaces multimarques avec de nouveaux labels confidentiels, qui viennent compléter l’offre institutionnelle des maisons historiques. Nous avons créé un vrai « mix & match ».
Quels sont les nouveaux labels ?
En maroquinerie, un nouveau segment se développe entre 200 et 400 €. Une vraie envie de consommer autre chose que le It bag, dans un esprit « petit sac de mode plus accessible ». Pour preuve, les sacs en cuir tressé de Dragon diffusion étaient en rupture de stock au bout de 3 semaines après l’ouverture. Rosantica, marque basée à Milan, propose de son côté, des petits modèles bijoux entièrement fabriqués à la main entre 600/800 €, qui ont également rencontré un franc succès. Ces articles correspondent à notre travail d’acheteur de proposer une curation hétéroclite.
Quid du personnel de vente hors concessions ?
Aucun vendeur n’est dédié à une marque en particulier. Tous nos conseillers de vente ont reçu en moyenne entre 60 et 70 trainings de marques pour être capables, dès l’entrée en magasin, de conseiller le client, de l’orienter vers un achat accessoire ou prêt-à-porter. C’est un plus dans l’expérience client : il peut ainsi être accompagné par la même personne lors de son shopping.
Comment anticipez-vous la demande ?
Le rôle d’un acheteur est de se mettre dans la tête du consommateur, afin de comprendre ses envies, connaître ses besoins, mais aussi savoir le surprendre. Bien sûr, la première étape est l’analyse des ventes et les performances des marques, mais il doit aussi entre en constante recherche de nouveautés et ce, afin de faire revenir son client en magasin. Un acheteur a une double casquette ultra-équilibrée entre chiffres et produits.
Comment sourcez-vous ?
Nous restons non-stop en alerte, lisons beaucoup, voyageons et assistons à des défilés, visitons des boutiques, show-rooms et concept stores. Les périodes de fashion weeks sont toujours des moments forts. De plus, les réseaux sociaux sont une vraie source d’inspiration pour nourrir nos réflexions.
À propos de la façon dont sont aménagés les accessoires de mode dans le nouvel espace
« Au 1er étage, il y a du prêt-à-porter, des chapeaux, des bijoux, de la bougie… »
Comment sont repartis les accessoires de mode ?
Les accessoires de mode sont majoritairement repartis sur le rez-de-chaussée et le 1er étage du bâtiment Pont Neuf. Encore une fois, le mix and match parisien a beaucoup influencé nos choix en termes de répartition de produits : les clients peuvent accessoiriser leurs tenues et découvrir des pièces de labels confidentiels, de la joaillerie fine… dans les différents étages du magasin.
Parlez-nous de l’espace « Les chouchous de la saison », au rez-de-chaussée ?
Autour des marques de luxe, nous avons voulu créer un petit espace avec 4 marques accessoires – sacs, pochettes, foulards… — qui changent à chaque saison, avec des prix entre 200 et 400 €.
Quid de la boutique Shinzo, principalement dédiée à la sneaker ?
Nous avons collaboré avec les équipes de l’enseigne parisienne avant-gardiste, acteur reconnu du sport et des sneakers : Shinzo Paris. Nous avons imaginé ensemble un concept unique et innovant « Shinzo Green » : 100 m² de sneakers éthiques et responsables autour de l’un des cinq critères indispensables : local, recyclé, vegan, bio ou reconditionné.
Il semble qu’il y ait peu de foulards et chapeaux ?
Maison Michel et Inouitoosh font partie des marques sur ce créneau. Nous achetons également ce type d’accessoires au sein des griffes de prêt à porter, comme Isabel Marant ou encore Acne Studios. Cet hiver, nous allons introduire des modèles d’écharpes signés By Far. L’offre sera amenée à évoluer au cours des saisons.
Parlez-nous de La boutique de Loulou ?
C’est le magasin dans le grand magasin ! La caverne d’Ali Baba pour dénicher un cadeau original de dernière minute ou rapporter un souvenir unique. Mode, high-tech, design, papeterie…, plus de 1 500 objets choisis par une équipe dédiée qui traque les coups de cœur français, mais aussi des quatre coins du monde, pour tous les budgets.
Que comptez-vous faire du dernier étage et de sa somptueuse fresque ?
Le 5e étage est dédié à la restauration avec un espace éclectique de 1 000 m2, mis en lumière sous l’emblématique verrière Art Nouveau, devant l’iconique fresque des paons. Le restaurant bar Voyage, propose trois espaces : un espace bar convivial avec une large sélection de cocktails avec ou sans alcool, un espace lounge et un restaurant — avec une carte imaginée par un collectif culinaire — côté Louvre avec une vue unique sur les toits de l’église St Germain l’Auxerrois.
Et la terrasse ?
La Samaritaine, ne dispose pas de toit-terrasse. Celle qui est visible depuis l’extérieur est celle de l’hôtel Cheval Blanc Paris et ouvrira le 7 septembre.
Propos recueillis par Florence Julienne
* Spécialiste du grand magasin depuis plus de 10 ans, Victoria Dartigues, a été formée à l’IFM, fait ses classes aux Galeries Lafayette, au Printemps (notamment aux côtés de la regrettée Maria Luisa) avant d’intégrer La Samaritaine, en 2019, pour piloter la mode et les accessoires.