Ouverture de deux musées éponymes
En octobre 2017, à Paris et à Marrakech, deux lieux dédiés à la mémoire de l’œuvre de l’artiste ouvrent leurs portes.
Un parfum de nostalgie flotte sur la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, aujourd’hui consacrée à la mémoire de l’artiste et de celui qui fut son compagnon et collaborateur le plus proche. Le musée s’ouvre et se referme (en suivant le sens de la marche) sur les adieux d’Yves Saint Laurent à son métier.
Nous ne saurons jamais ce qui lui était le plus pénible : ne pas parvenir à un idéal de perfection, subir la pression du système de la mode, être confronté au monde réel (sans doute les trois), mais il n’aura pas souffert de tomber dans l’oubli… La volonté de conserver une grande partie de ses archives (la plupart de vêtements et accessoires exposés sont des prototypes) permet d’immortaliser et de pérenniser son patrimoine créatif. Pierre Bergé lui a offert, avant de décéder le 8 septembre 2017, un sanctuaire, au point de reconstituer le bureau dans lequel il dessinait.
Une part de l’espace est réservée aux installations temporaires, comme ce fut toujours le cas. La majeure partie montre des pièces iconiques de la garde-robe Yves Saint Laurent (comme la saharienne, la robe Mondrian, le smocking…). Côté accessoires, les bijoux sont mis en avant dans deux grandes vitrines. Précurseur de la Haute Fantaisie, avec sa collaboratrice Loulou de la Falaise, on y retrouve son goût prononcé pour les pièces voyantes, volumineuses (manchettes, boucles d’oreilles, gros colliers…), les pierres multicolores, quelques symboles récurrents : étoiles, fleurs…
Ou le cœur qui est, comme l’écrit la spécialiste du bijou Carine Lœillet sur sa page Instagram, « la broche fétiche d’Yves Saint Laurent. Créé en 1962 et réalisé par la maison Scemama, il devient un talisman que le couturier pose en personne sur un modèle sélectionné lors de chaque défilé couture ou prêt-à-porter ».
De nombreuses installations vidéos viennent étayer le parcours du visiteur. D’une part, « l’amour fou », documentaire réalisé par Pierre Thoreton, sur le destin qui a uni les deux hommes.
D’autre part, au sous-sol, une série d’écrans, munis de casques audio, diffuse des images d’archives avec le témoignage de ceux qui ont connu et collaboré avec le couturier.
Plusieurs thématiques sont abordées : le travail en atelier, la presse, les défilés.
Voici un extrait consacré à la création de bijoux :
Croquis, illustrations sont également exhibés et ce qui nous frappe le plus, c’est de voir à quel point chaque tenue était nécessairement chapeautée, avec une prédilection pour les modèles à larges rebords, genre capeline.
Grâce à ce nouveau musée, le style d’Yves Saint Laurent peut perdurer, sans jamais diluer son essence opiacée. Ainsi, la collection Printemps été 2018, signée Anthony Vaccarello, présentée juste après le décès de Pierre Bergé, rend hommage à la relation qui unissait les deux hommes : « C’est peut-être ça l’amour fou. L’amour de deux fous » Pierre Bergé.
Musée Yves Saint Laurent 5 avenue Marceau 75008 Paris
Pour le musée de Marrakech, nous vous renvoyons à cet article du Huffington Post Maroc