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Crecendo Paris septembre 2024 < Notre sélection

Naturelle ou flashy, quelle couleur choisir pour les chaussures printemps-été 2025 ?

Les chaussures tendance du printemps-été 2025, repérées sur le salon Crecendo septembre 2024, offrent une variation de teintes qui vont du naturel à l’ultra-coloré.

Par Florence Julienne 

Cela pourrait paraître futile, mais cette tentation d’osciller entre deux styles différents est le juste reflet de ce paradoxe qui signe l’air du temps printemps-été 2025.

Deux observations du marché nourrissent ce propos : la disparité des classes sociales entraîne le fait que le prêt-à-porter et les accessoires moyen de gamme s’effacent au profit du luxe et de l’(ultra) fast fashion tandis que le mind set (nouveau mot pour dire état d’esprit) ballotte entre le conservatisme — qui va de pair avec des idéaux de relocalisation et de slow fashion — et la volonté farouche de changer le all model process, que ce soit via la digitalisation, la végétalisation ou l’inclusion des minorités.

La réalité commerciale du marché de la chaussure reflète, à sa façon, ces philosophies rampantes avec d’un côté des modèles flashy, pétillants de couleurs vives, en mode happy life. De l’autre, une prédilection pour des matières naturelles et un quiet luxury, qui ne s’en laisse pas raconter.

UNISA

UNISA

ELUE PAR NOUS

ELUE PAR NOUS

Cette disparité de styles signe un état du marché français qui s’est fracturé  

Certaines marques valorisent un made in et un savoir-faire. C’est le cas des sabots YouYou, conçus aux Sables-d’Olonne (Vendée) et fabriqués au Portugal. Les talons sont en bois de tilleul (très léger) et le tannage du cuir est végétal. La dirigeante a repris le flambeau d’un savoir-faire qui remonte à 1803, son objectif étant de trouver des matériaux « nobles, pérennes, qui respectent l’environnement », pour des modèles vendus au bas mot 180€.

YOUYOU

YOUYOU

« Les prix ne tombent pas du ciel, justifie l’agent commercial de la marque Homers, qui propose des sandales pouvant atteindre 295€. Il y a le temps de piqûre, l’effet de marge sur les différents composants. Ainsi, à travail égal, dès qu’il y a des bijoux, il faut inclure le prix de l’accessoire. »

HOMERS

HOMERS

Cette politique de prix, la plupart des marques qui exposent sur Crecendo ne se la permettent pas. Pour mémo, ce salon est tenu par des agents commerciaux qui prospectent le marché français, en prise avec un pouvoir d’achat en berne. Aussi, les matières qui paraissent naturelles, comme les semelles en corde ou en bois, s’avèrent souvent être synthétiques.

C’est, par exemple, le cas de JB Martin qui propose des sandales en nubuck et au crochet, avec semelle de synthèse, imitation bois.  Impact direct de ce choix de matériau : un prix de vente plus accessible (entre 89 et 129 €).  À noter, que JB Martin a été racheté par le groupe Spartoo qui gère, via sa filiale Toobrands, plusieurs marques. Les collections sont toujours conçues et administrées à Fougères, son fief. Elles sont fabriquées en Europe (Portugal, Italie).

JB MARTIN

JB MARTIN

Cette volonté de prix accessibles à un large public se manifeste également chez Aliwell, dont le stand ne désemplit pas durant toute la durée du salon. Avec une production européenne (Espagne, Italie selon l’agent), mais des semelles en synthétique, la marque garantit une belle marge pour les revendeurs et des tarifs qui ne dépassent pas la centaine d’euros.

ALIWELL

ALIWELL

Jouant sur les deux tableaux, Les Tropéziennes par M. Belarbi propose à la fois des sandales bijoux plates, garantes de son identité méditerranéenne seventies, fabriquées en Italie, commercialisées au prix de 99,90€. Et des chaussures, toujours aussi seventies, mais cette fois-ci produites en Inde, commercialisées 89€. Néanmoins, même à ce prix, le tannage du cuir est sans chrome et une vue du fameux village sur la semelle signe l’origine happy few de la marque.

LES TROPEZIENNES par M. Belarbi

LES TROPEZIENNES par M. Belarbi

Reste que la mode est à dimension variable, « il en faut pour tous les goûts » disent les observateurs. Le principal ? Sortir des modèles inspirés de… ou des sneakers, que les chausseurs vendent moins que les spécialistes du sport. Ce, pour proposer une variété de choix, des nouvelles formes, inspirantes, des teintes qui sortent de l’ordinaire, tout en tâchant de rester dans l’optique de chaussures fabriquées avec soin et en conscience (en termes de responsabilité sociale et environnementale). Personne n’est parfait, mais tout le monde peut s’améliorer.