Pour une industrie textile plus écologique
Du 11 au 14 février 2019, les salons Texworld, Avantex, Leatherworld…, organisés par Messe Frankfurt France, ont accompagné une dynamique mode respectueuse de l’environnement.
Il y avait longtemps que notre secteur n’avait pas trouvé des voies « respiratoires » à un marché saturé ! Or le fait est notable : les consomm’acteurs — militants, millenials, fashion addicts… — sont de plus en plus soucieux de suivre la mode, tout en se préservant des méfaits de la pollution. Pour aller dans le sens de cette nouvelle demande du marché, Messe Frankfurt France — Texworld, Avantex, Leatherworld, Shawls & Scarves — a positionné son édition février 2019 sur une ligne éditoriale, baptisée Source, qui donne matière à réflexion sur la relation qu’entretient l’Etre humain avec notre planète : « notre monde est fragile et précieux. Il n’est pas infini. Enfin, nous l’avons compris. Nous ne puiserons plus en lui. Repos et respect. Laisser la nature se ressourcer… ». En reportage sur ces salons, nous avons extrait les signes les plus forts de ce que nous réserve ce printemps/été 2020, plein de nouvelles ressources.
Focus couleurs : Blue is the new green (Le bleu est le nouveau vert)
Emblématique du globe terrestre, le bleu, du ciel aux profondeurs sous-marines, est la couleur phare du printemps/été 2020 ! Tel une vague vibratoire, il accompagne les gammes minérales et organiques (craie, argile, chair, terre, charbon…) vers une transformation. C’est l’oasis qui permet de se ressourcer face à l’accumulation (trop de tout), cette dernière étant caractérisée par une juxtaposition de coloris vifs (orange, vert, rouge…). C’est également le lien de lumière qui invite à s’affranchir d’une peur légitime face à la fin d’un monde, représentée par des teintes sombres (violet, pourpre, brun…).
Save the Planet, sustainable, eco-friendly, biodégradable…
Le IT vocabulaire du salon
Depuis près de 8 ans, Texworld dresse un forum de tendances destiné aux matières sustainables (traduisez recyclables), mais c’est la première fois que le salon consacre autant d’espaces à cette nouvelle économie et que le secteur spécifique au lin et au chanvre compte autant d’exposants. Ce qui nous interpelle ? Ce sont (aussi) des entreprises chinoises, indiennes… qui empruntent cette voie.
« Entre les attentes du consommateur et la réalité de l’offre, il y a du chemin à parcourir car les produits n’existent pas encore. Il faut les inventer, les produire, les financer…reconnaît Michael Scherpe, président de Messe Frankfurt France. Nous essayons de donner à cette microéconomie un environnement pour qu’elle puisse progresser. Notre rôle est d’aider les petites et moyennes entreprises à être en phase avec cette opportunité de marché, à l’instar d’Avantex, qui crée du lien avec des produits high-tech, fonctionnels et… fashion ! ».
Notre premier coup de chapeau va au stand éthiopien, qui met la nature à l’honneur à travers une fresque murale remarquable, et aux responsables des sacs Afar, déjà remarqués lors de notre reportage février 2018, qui utilisent dorénavant de la teinture végétale.
Focus matières : chanvre et fausse fourrure recyclée
Deux exemples sont précurseurs de ce que pourrait être l’industrie textile du futur, version Texworld.
D’une part Gorfoo. Le nom est inspiré par le pingouin sauteur, animal victime du réchauffement climatique. La marque propose des casquettes en chanvre (70 € prix publics), « matériau respirant et anti-UV », selon son créateur Charles Reboux. Mais aussi des sacs (29 €) dont certains sont teints avec de la feuille d’indigo bouillie.
D’autre part Ecopel. Cet « artisan de la fausse fourrure », qui œuvre depuis 20 ans sur ce créneau, conçoit depuis peu des matières recyclées du plastique ou de fibres fabriquées à partir de légumes et de fruits. Un procédé qui en est à ses balbutiements, mais ne demande qu’à s’améliorer…
À l’occasion de notre édition papier mai-juin 2019, spécial sacs et valises, nous aurons l’occasion de revenir et faire le point sur ces matières dites vegan. Keep in touch !
Reportage réalisé par Florence Julienne