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Chaussures, Repérages 2020

Who’s Next Janvier  2020

Sneakers, à chacun son style

Rétro, seventies, immaculée, arty, écolo, chaussettes, glam, outdoor… Quelles sont les tendances baskets de l’automne hiver 2020, repérées sur le salon Who’s Next janvier 2020 ?

Par Florence Julienne

Mû par la volonté de guider nos lecteurs vers LA paire de basket de l’automne hiver 2020, notre reportage est parti sur un postulat qui s’est avéré erroné : en matière de sneaker, il n’y a pas 1 diktat de mode, mais bien une offre pléthore qui permet à chacun d‘exprimer un style personnel et c’est sans doute ce qui fait le succès d’une chaussure qui a révolutionné notre secteur d’activité. Pour faire court : « dis moi quelle basket te plaît et je te dirais qui tu es ».

Rétro Seventies

Tamaris

0’105

Victoria

C+ accessoires s’est déjà fait l’écho du retour en grâce des années 70 à travers trois précédents coups de cœur : « New Seventies » sur Bijorhca, « Le come-back du sac tricoté ou crocheté » et « Le renouveau du sac cartouchière » sur Who’s Next. Les sneakers n’échappent pas à ce raz de marée.
Gwenaël Le Gouallec, manager France Tamaris, introduit le terme « rétro seventies » et parie sur un article en cuir, couleur chocolat qui est assurément une teinte phare de l’automne hiver 2020. Originaire de Marseille, la marque 0’105 (prononcez zérocentcinq) s’inscrit également dans cette mouvance avec des modèles qui marient des cuirs lisses, craquelés ou vernis craie, et du suède de cuir beige. La pertinence esthétique réside dans la concordance de coloris entre les semelles et les lacets, les détails dentelés sur les côtés, l’arrière, et la languette et le choix du motif léopard qui apporte une touche originale. La griffe espagnole Victoria, quant à elle, surfe sur l’esprit plateforme des 70’s avec des semelles blanches en caoutchouc de 5 cm. Elle décline des paires en tissu : un coton bouclette camel, couleur incontournable pour les accessoires de l’hiver 2020, et un écossais, pour le côté Swinging London.

Immaculée ou arty

Bronx

Bronx

NKH

La basket blanche n’incarne en rien la personnalité de celle où celui qui la porte. C’est un peu la « no genre » ou la « no risk ». De fait, elle est devenue l’escarpin et le mocassin de la génération basket, qui apprécie la souplesse des semelles et ne reviendra probablement pas sur cette avancée. Notez qu’elle s’adapte parfaitement à la personnalisation, un service apprécié par les clients ! Chez Bronx, la beauté est dans le détail : extérieur cuir craquelé, perforé, vernis, lisse, intérieur cuir…  Notre coup de cœur va à un modèle directement inspiré du street art avec graffitis et jets d’encre flashy. Mais l’exemple type est celui des Stan Smith blanches (Adidas) peintes à la main, signées et numérotées par NKH. Inspiré par la culture pop, le dadaïsme et l’art contemporain, cet artiste français réinterprète des standards de la mode pour en faire des œuvres d’art (qui peuvent potentiellement prendre de la valeur au fil du temps).

Ecolo

OTH

Aqte2

Euyen

Regroupées sur Impact, le nouvel espace dédié de Who’s Next, de toutes jeunes marques revendiquent une responsabilité environnementale. Elles s’adressent à des consomm’acteurs, soucieux de limiter leur empreinte carbone, avec un discours et un merchandising qui tranchent de manière radicale avec nos habitudes. Ainsi, pas de stand pour OTH (#ofthehook), mais plutôt une installation éphémère mettant en évidence un processus de fabrication innovant : 1 pneu de voiture recyclé = 3 paires – ou plutôt 3 semelles – produites. Les baskets unisexes étant, quant à elles, en cuir. Aqte2 propose des sneakers « mode, vegan – labellisé PETA, éco responsable et x bouteilles en plastique ». Euyen s’inscrit en désaccord avec l’utilisation du caoutchouc EVA, littéralement éthylène acétate de vinyle, majoritairement utilisé pour les semelles des sneakers, lui préférant des caoutchoucs naturels.

Sneakers chaussettes

Eric Semerdjian

Liu Jo

Caprice

Depuis le succès des Trainers Speed de Balenciaga, les baskets en tissu, basse ou montante, sont devenues un nouveau basique. Et même si les professionnels constatent que le marché commence à se tarir, ils continuent néanmoins à en développer pour les afficionados. C’est le cas d’Eric Semerdjian qui ose un modèle en lurex argenté, plus glam que sportif. Liu Jo décline la sneaker en tissu élasticisé avec des semelles en caoutchouc ornées de lignes argentées et d’une plaque en métal au niveau du talon. Enfin citons Caprice. La griffe allemande, qui appartient au groupe Wortmann (Tamaris) n’est certes pas une marque fashion, au sens où les modeux l’entendent, cependant sur le thème du confort, qui va de pair avec la tendance basket, elle s’impose avec un tissu déperlant des semelles brevetées « onAIR Antishokk  » pour une meilleure absorption des chocs, et « onAIRinsole » pour une isolation thermique.

Glam

Bons Baisers de Paname

Méliné

Steve Madden

On note une recrudescence mix & match de coloris forts, imprimés, brillances, irisés et effets de patchworks — autre must de l’automne hiver 2020 — sur de nombreux articles. Et ajoutons à cela, surtout chez les marques italiennes et façon Golden Goose, des paillettes, qui apportent définitivement une touche un peu plus féminine à la vague sportive. Cette évolution du genre se retrouve chez Bons Baisers de Paname, Méliné et Steve Madden.

Outdoor et collaborations artistiques

Bons Baisers de Paname

Bons Baisers de Paname

Master of Arts

Le style outdoor/running, autrement dit les grosses baskets, médiatisé par les géants du luxe comme Gucci ou Balenciaga ont encore de l’avenir. Mais ce sont les collaborations ou capsules entre créateurs/marques haut de gamme/professionnels de la basket qui gagnent du terrain. Au hasard, on pense à Balmain X Puma, Veja X Rick Owens… En réalité, ces sneakers visent une une cible urbaine, prêtes à investir pour avoir THE shoes. En cela, elles représentent, dans le secteur de la chaussure, ce que les produits de beauté sont aux marques de luxe : une porte d’entrée relativement accessible.  Cette tendance est en train de descendre dans la rue. Bons Baisers de Paname a ainsi réalisé une collaboration avec Barbie et un artiste qui signe sous le pseudo de In Love Street Art. Mais, cette année, le héros c’est Mickey Mouse. Disney mise en effet sur plusieurs collaborations dont celles avec Master of Arts (MOA Concept). La raison ? Nous sommes entrés dans l’année du rat. Or le marché porteur, c’est la Chine ! Avant que le Coronavirus ne vienne brouiller les cartes du jeu de la mode pour la prochaine saison…