1971, la collection du scandale
Du 19 mars au 19 juillet 2015, la Fondation Pierre Bergé revient sur le défilé inspiré des heures noires de la dernière guerre mondiale.
Il s’agit ici de révéler une partie controversée du travail du couturier : « le 29 janvier 1971, Yves Saint Laurent présente la collection dite « Libération » ou « Quarante », inspirée par les années de guerre. Robes courtes, semelles compensées, épaules carrées, maquillage appuyé : ces références au Paris de l’Occupation font scandale ». La presse réagit. « À l’unisson, les articles condamnent l’écart de style d’un couturier « qui a la nostalgie de cette époque… et l’excuse de ne pas l’avoir connue » explique Olivier Saillard, commissaire de l’exposition. « Je me moque que mes robes plissées ou drapées évoquent, pour des gens cultivés, la mode des années 1940, assumait Yves Saint Laurent. L’important c’est que les filles jeunes qui, elles, n’ont jamais connu cette mode, aient envie de les porter ». Cette liberté de ton est impensable aujourd’hui et même Karl Lagerfeld, qui ose pourtant beaucoup (sauf sur le divan de Marc-Olivier Fogiel, FR3), ne jouerait pas avec des symboles aussi sulfureux. C’était une autre époque, comme l’ont montré les deux biopics Yves Saint Laurent et Saint Laurent, sortis en 2014, qui décrivent un univers emplis de fêtes, drogues et autres sex parties. Mais ça, c’était avant…